Lorsqu’un parent vient vivre avec vous

De plus en plus, les enfants adultes accueillent leurs parents vieillissants chez eux, notamment dans les pays où cette pratique n’est pas culturellement habituelle.  

Les parents peuvent réduire leur logement pour maximiser la valeur de leur épargne-retraite. Un parent veuf peut se sentir seul, vouloir s’impliquer davantage dans la vie de ses enfants ou même choisir de devenir la nourrice d’un jeune enfant. Souvent, les parents âgés ne peuvent tout simplement plus vivre de façon autonome, mais la famille n’est pas prête à les installer dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, même si ces prestations sont disponibles là où ils vivent. 

Héberger un parent chez vous peut sembler être l’acte ultime de compassion, mais prendre soin d’un parent vieillissant peut aussi être un sacrifice substantiel pour toutes les personnes impliquées. Avant de préparer une chambre pour un parent, il est important de s’assurer que tout le monde comprend la situation et d’en peser les avantages et les inconvénients. Il est également essentiel d’avoir un plan réaliste à plus long terme, car il est très probable que la situation évoluera, et souvent d’une manière qui rendra les décisions plus difficiles à prendre. 

Trouvez un terrain d’entente. Même si vous êtes animé(e) des meilleures intentions, vos parents ne seront peut-être pas aussi heureux d’habiter chez vous que vous l’êtes de les avoir avec vous. Ou vice-versa, et dans ce cas vous serez peut-être celle ou celui qui hésite. Quoi qu’il en soit, il est important que vous et vos parents soyez clairs sur vos objectifs ainsi que sur vos préoccupations. Commencez par avoir une conversation claire sur la raison pour laquelle le parent emménage chez vous et sur ce que vous espérez chacun gagner (et éventuellement acceptez de perdre) de cet arrangement. 

Impliquez toute la famille. Assurez-vous que votre partenaire et vos enfants sont d’accord avec l’idée d’héberger un parent âgé chez vous. S’ils ne le sont pas, écoutez leurs préoccupations et efforcez-vous d’y répondre. Impliquez également d’autres frères et sœurs adultes dans le processus de décision, même s’ils n’habitent pas avec vous. Il se peut qu’ils aient des convictions fortes quant à la ligne de conduite idéale à adopter pour votre parent, et il est préférable de les inclure en amont du processus pour éviter des tensions ultérieurement. 

Déterminez ce dont votre parent a besoin. Si votre parent emménage chez vous à la suite d’un problème de santé, vous devez tenir compte de la quantité de soins dont il a besoin maintenant et dont il aura besoin à plus long terme. Cela représente-t-il plus de soins que ce que vous et d’autres membres de la famille êtes à même de prodiguer ? Si c’est le cas, quel niveau de soins sera nécessaire ? Un spécialiste du vieillissement à domicile ou un ergothérapeute pourra vous donner une vision objective de l’état de santé de vos parents et de ce à quoi vous pouvez vous attendre dans les mois et les années à venir. 

Faites un plan ensemble. Si votre parent a besoin de soins supplémentaires, discutez de ce à quoi cela ressemblera. Une partie de cette discussion pourra être financière : Si des soins spécifiques sont nécessaires, qui les paiera ? La conversation pourra également se projeter sur le long terme. Par exemple, vous auriez sans doute intérêt à convenir d’envisager des situations d’assistance à l’autonomie à domicile si la santé ou les capacités mentales du parent se détérioraient. Assurez-vous de regarder ces décisions du point de vue de vos parents et du vôtre. Même si vous êtes déterminé(e) à prendre soin d’eux jusqu’à la fin de leurs jours, même si cela peut s’avérer très difficile, il est possible que cela les gêne que vous assumiez cette responsabilité. 

Parlez d’argent. Discutez avec votre parent de sa situation financière. A-t-il de l’argent (y compris les aides provenant de programmes gouvernementaux) avec lequel il pourrait contribuer aux dépenses du foyer ? Si ses finances sont limitées, imaginez comment il ou elle pourrait également aider, préparer quelques dîners pendant la semaine ou surveiller vos enfants après l’école. Discutez également de qui paiera pour leurs soins médicaux, aujourd’hui et à plus long terme. Si vous avez des frères et sœurs, discutez avec eux de la meilleure façon de partager ces coûts. Travaillez ensemble pour ajuster le budget familial afin qu’il reflète cette nouvelle réalité financière et trouvez des moyens pour que vos frères et sœurs puissent assumer leur part en prenant soin de votre parent. 

Prévoyez des espaces dans votre logement qui soient réservés à votre parent et à vous-même. Ajouter un appartement supplémentaire ou transformer un bureau du rez-de-chaussée en chambre à coucher pourra, même si cela est coûteux, offrir à toutes les personnes du foyer l’intimité, la commodité et le confort nécessaires. Les parents pourraient être en mesure d’affecter une partie de leur épargne-retraite au financement des aménagements les plus importants. Envisagez également des aménagements pour « vieillir chez soi », par exemple organiser un lieu de vie sur un seul étage pour éviter les escaliers, rendre les salles de bain plus accessibles, installer un éclairage adéquat dans toute la maison et adapter la largeur des portes aux fauteuils roulants ou déambulateurs. 

En outre, prenez en compte que votre nouvelle organisation familiale pourrait procurer certains avantages en matière fiscale.  

Les exigences en matière de soutien familial et parental peuvent être complexes et diffèrent d’un pays à l’autre. Assurez-vous donc de consulter votre conseiller fiscal au sujet de votre situation. 

Enfin, offrez de l’aide et demandez-en. Même si vous êtes une famille, accueillir un parent chez vous peut constituer un grand changement. Aidez-le à se sentir à l’aise en lui permettant de participer activement à la vie de la communauté. Enquérez-vous auprès des groupes communautaires (y compris religieux) ou des bibliothèques locales des programmes ou des cours qui pourraient l’intéresser. N’oubliez pas de prendre soin de vous également. Si votre parent a besoin de plus de soins que vous ne pouvez en prodiguer, étudiez des options telles que des aides-soignants à temps plein ou des services de relève ou d’accompagnement à temps partiel.